Petit écureuil [pv Chiwa]

[ excuse moi si j'improvise un petit peu Nono, vu que je vais etre toute seule... Mais je changerais si ça ne te va pas d'accord ? ^^]

Une jeune fille. Un service médical. Elle est allongée. Elle me ressemble. C’est moi.


Mon esprit vagabondait dans une demi-conscience, car je me sentais très fatiguée et désorientée. C’était à peine si je comprenais ce qui se passait… Ma tête était lourde et me pesait. Ma fine chevelure blanche rosée encadrait mon visage maladroitement, emmêlés et dispersés. Je me sentait désorientée et bouleversée. Je ne veux pas etre séparée de Nozomi, ni de Riku !!! J’aurais peur en plus d’être malade…


Mais bon. S’il m’ont mise là, c’est qu’ils avaient confiance en leurs capacités à faire baisser cette température… Et moi aussi je dois leur faire confiance !


Pendant que ruminaient mes pensées, toujours pleines de questions sans réponses, le petit brancard sur lequel on m’avait allongée s’était mis à avancer, et bientôt, même en relevant la tête je ne distinguais plus ni Riku, ni Nozomi, ni Kaze. Et ce fut si rapide que je ne m’en rendait même plus compte… J’avais presque perdu la notion du temps, tout le temps que dura le trajet, serpentant entre les différents couloirs, passant presque si vite que je n’avait pas le temps de me repérer autour de moi. Au bout d’un moment, je finis par remettre ma tête correctement et fermer les yeux.


Je n’avais pas pu distinguer les personnes qui me tiraient. Par moments, j’entendais des chuchotis de-ci de-là, des voix féminines ou masculines, quel importance ? Et, après un temps qui me paraissait interminable, mais qui ne devait pas finalement dépasser la minute, je ne sentis plus le petit air qui me frottait le visage lorsque mon « véhicule » avançait. On s’était donc arrêtés. Où ? Cette horrible fièvre allait-elle enfin se terminer ?


J’entrouvris un oeil. Je me trouvais dans une vaste salle, blanche sur tous les côtés, et une unique porte se trouvait en face de moi. On me tira jusqu’en bout de salle, dans un coin tranquille. La je vis que c’était une infirmière qui s’occupait de moi et j’étais prête à me laisser faire – tout se qui pourrait stopper cette fièvre était le bienvenu. Et, après quelques soins, avoir bu un médicament et m’être reposée un petit peu, on me transféra dans un lit, dans un coin de la salle, où un rideau cachait le petit coin tranquille. Enfin, seulement à ce moment là, je me sentit détendue.

Enfin, pas complètement tant que je serais entourée d’inconnus… Mais dès que le transfert fut terminé et que les couettes étaient rabattues sur mon corps affaibli, les personnes se retirèrent une à une et me laissèrent seule dans mon petit coin tranquille. Je refermait les yeux, doucement, et me sentis en paix, la fièvre toujours présente mais beaucoup moins forte. Je la sentais se retirer peu à peu.


Je laissais s’échapper un léger sourire. Le médicament était vraiment efficace… Je remerciait intérieurement Riku et Nozomi – et Kaze ? – pour tout ce qu’ils avaient fait ! Décidément, quelle journée mouvementée… Je ne me sentais même plus la force ni l’intérêt de me poser des questions. Je décidais peu à peu me reposer, espérant que je retrouverais des visages familiers à mon réveil, tout près de moi.



Je fis un drôle de cauchemar.

[ au début, je suis dans mon rêve ! ]


Une gigantesque falaise. Pourquoi ce paysage si triste ? Les arbres n’étaient composés que de branches nues, transies par le froid, et par le gèle qui se faisait de plus en plus entreprenant. La montagne, noire, qui se dressait devant moi était infranchissable.


Engourdie par mon froid imaginaire, je n’osais plus avancer, ni reculer. J’étais bloquée, apparemment par une pensée, qui devait se représenter dans ce rêve étrange… Une pensée qui, allait apparemment ma poser problème. Elle ne me revenait qu’en rêve, ou plutôt que dans mon cauchemar, et pourtant paraissait me provenir de la réalité.


Je n’osais pas me réveiller, car malgré cet encombrant problème qui me barrait la route et ce terrifiant froid qui devait représenter ma fièvre, je me sentais bien, comme si on veillait sur moi, une personne indéfinie, bienveillante et maléfique à la fois, à mon avis, puisque le vautour qui ne m’avait pas quittée des yeux depuis le début devait le représenter dans cet étrange cauchemar. Quoi qu’il en soit, je ne pouvais plus rester là, bloquée par cette infranchissable falaise, à mourir de froid !


Je me mis donc, dans ce douillet cauchemar, à chercher quel était ce problème qui me barrait la route vers la guérison…Et, au bout d’un certain temps, un souvenir lointain, qui datait de ma mémoire du monde réel, apparemment, me revint.


Un écureuil. Moi ? Un virus. Malade. Transformation. Involontaire. Cause : maladie. Corps faible. Transformation. Involontaire. Cause : …


C’étaient toujours les mêmes mots, qui revenaient en boucle, et qui composaient mon souvenir. Il fallait que je me dépêche de le comprendre, car je me réveillait. La neige qui m’entourait s’effaçait, se vaporisait. Les arbres tombaient tandis que la montagne, elle , ne disparaissait pas de mon cerveau. La seule chose qui avait changé c’était qu’elle n’était plus « montagne » mais « problème » proprement dit.

J’entrouvris les yeux timidement, et vis Nozomi. J’explosais de joie. J’essayais de sourire mais je n’étais pas encore guérie et bouger me faisait mal, quoi que je fasse. C’est alors que je compris le sens des mots. Voir Nozomi avait fait comme un déclic en moi, ne durant qu’une seconde mais révélant tous ses secrets. L’écureuil !!!


-Nozomi !!! On… On a un problème !!!…


Ma voix était tellement faible que je ne savais pas s’il avait entendu. Mais mes yeux s’étaient écarquillés et mes pupilles bondissaient d’intelligence. J’ »tais vraiment nerveuse, et je me sentais mal. Très mal. Je crois que je manquais encore beaucoup de sommeil. Et pourtant j’avais l’air d’avoir mal dormit. Mais le problème était presque visible sur tout mon corps, qui frémissait. J’espère qu’il comprenait, j’avais vraiment du mal à parler. Cela me procurait tant d’efforts que mes yeux voulaient se refermer. Je lutais.

J'étais de plus en plus réveillée maintenant. Revoir Riku me procurait plus de force. Je souris à sa moquerie mais pas longtemps, car je reprenais vivement sur mon "problème"... Il était urgent que je leur en parle ! Décidément je n'étais même pas fichue de penser à ce qui pouvait arriver à cause de mon corps et de mes pouvoirs... Mais cela me plaisait d'être là, avec eux, même si je n'étais pas tout à fait rétablie...


- Nozomi, Riku, ce n'est pas seulement mon problème... Mais aussi le votre. Je... Il peut arriver... Que je me transforme sans que je ne le veuille.


J'espérais intérieurement qu'ils n'allaient pas être trop fâchés... Car cela pouvait arriver à tout moment ! Je ne le savais que quelques secondes avant de me transformer... Et cela n'était pas suffisant lorsque je sais que je suis dans un endroit où tout le monde me regarde bizarrement. Les hommes, en général, n'aiment pas vraiment les Dieux.


- Cela m'arrive lorsque je suis faible, ou lorsque je ressens une grande émotion tout en moi. Le plus fréquemment, c'est quand je dors. Mais ça m'arrive aussi dans la journée, quoi que je fasse... J'espère seulement que ce ne sera pas grave dans un endroit tel que celui-ci ...?


J'avais un regard doux et triste à la fois. Je ne savais pas comment ils allaient le prendre et je redoutais le moment. C'était ça qui me bloquais dans mon rêve. La montagne. J'avais été sur le point de me transformer ! Cette falaise, ce souvenir avaient étés comme un avertissement !!!

Cette question était aussi un moyen qui pourrait un peu me dire où je me trouvais et qui étaient ces personnes qui s'étaient occupés de moi ? Étais-je dans un hôpital ? Ou dans n endroit moins banal ? Je n'en savais rien... Et pourtant, je ne voulais pas qu'ils se sentent obligés de me parler de leurs affaires, de cet endroit... Je ne voulais pas de ça, juste ... Me renseigner ? Connaître la force du danger ? Ou étais-ce sans importance à leurs yeux ?


Que de questions sans réponses, et je pense qu'à l'inverse ils étaient tout aussi curieux de me connaître mieux, sans non plus forcer les personnes nous entourant à tout avouer, comme on dit. A mon avis, Nozomi et Riku avaient eux aussi en tête des questions, pour lesquelles aucunes réponses n'avaient encore étées formulées... Ma phrase les inciteraient-ils à me parler ? De poser leurs questions ? Je redoutais vraiment qu'ils se fâchent, et, encore une fois, une larme vint perler au bord de mon œil droit...

Selon les médecins Chiwa avait repris du poil de la bête, je n'en savais rien, et je ne cherchais même pas à savoir. En fin de compte, moins j'en saurais sur elle et mieux cela vaudra pour la traque futur.
Kaze avait raison sur un point, on ne change pas du jour au lendemain, si je souhaite arrêter la chasse je devrais faire face aux responsabilités que j'abandonne. Et, dommage pour Riku, je ne compte pas en terminer avec les hunters de si tôt. Ce métier était devenu mon train de vie, tuer n'avait pas de sens particulier, ce n'était qu'un job qui me permettait d'entretenir ma famille. Ni plus ni moins, une profession comme une autre. Et sûrement parce que mes frères comptent plus pour moi qu'une déesse croisée dans une ruelle, j'étais prêts à sacrifier les rares sentiments que je ressentais dans l'unique objectif de rester le meilleur de mon rang.

Depuis des jours que je n'étais pas revenu dans ce bureau, une odeur de poussière m'assaillit dès que Kaze ouvrit la porte, même lui fronça le nez... Il faisait nuit, une nuit sans lune, si bien que la salle n'était illuminée que par la faible lueur de lointains lampadaire, des ombres chinoises révélaient nos deux corps dans l'embrasure de la porte, et des rayons de lumières reposaient sur le mobilier.

-Cathya ?

Une ombre se réveilla au fond de la salle, la lumière d'une sortie de secours factice vacilla et Cathya entra dans la pièce.

-Vous êtes rentrés !

Kaze me devança.

-Mais vous avez foutus quoi pendant notre absence, ça pue c'est dingue !

-Toujours aussi délicat, je ne suis pas ta femme de ménage blondinet !

Je laissais le chien et le chat se faire la guerre et allait m'affaler dans le fond d'un fauteuil. C'était étrange comme les choses arrivaient sans qu'on y puisse quoique ce soit. Le goût de l'inévitable me laissait une trace amère dans la gorge et la langue gelée. La chasse continue, quoiqu'il arrive.

-Général ?

-C'est Nozomi.

-Ouai. Chiwa est partie, personne ne s'est aperçu de sa présence et...

Je levais une mains fatiguée et juste avant de m'endormir, lui demandait de quitter elle aussi la pièce. Je ne voulais pas savoir si l'enfant allait bien. C'était une information de trop.

[rp clos]