Froid [Nono alias Riku]

Une journée d'hiver normale dans une grande ville: les voitures qui roulent trop vite, les embouteillages, les foules de travailleurs aux heures de pointe, les passants nombrilistes qui se bousculent sans dire pardon, le bruit, l'agitation. Beaucoup trop d'informations à traiter d'un coup quand on a pas l'habitude. Et Amateratsu commençait à avoir la migraine.
Elle se rendait très rarement en ville mais parfois elle devait admettre qu'un café avec un croissant, c'était bon. Elle avait revetit un pantalon droit noir avec des bottines à talons qui ne la rassuraient pas du tout, un chemisier avec une veste et un long manteau. Elle aurait pu passer pour une femme d'affaire sans ses longs cheveux blancs et son maquillage rouge. Elle avait remonté son col et le tenait serré pour empecher le froid de s'infiltrer dans ses habits.

Les gens ne faisaient même pas attention à elle. Il y avait tellement de personnes étranges qu'Ama passait pour relativement normale ici bas. La déesse cherchait un endroit chaud et calme pour pouvoir se poser tranquillement. Elle avait de l'argent sur elle mais sans plus, esperant pouvoir trouver une banque de retrait avant le soir pour se payer un hôtel.
Car si les dieux gardaient des moyens très archaïques pour se procurer de quoi vivre, il n'en restait pas moins que pour avoir quelque chose dans la société humaine, il fallait de l'argent. Et heureusement pour Ama, ses fidèles étaient assez généreux. Peu dépensière elle avait finit par amasser une belle somme placée sur un compte au nom d'une fidèle mais réservé entièrement à la déesse. La jeune femme pour elle se faisait passer à la banque s'était vu récompensée de son aide à bien des reprises et était à présent une biologiste reconnue et admirée pour ses traveaux.
Ama souffla un nouveau nuage de buée blanche et accelera le pas. Le vent forcissait et le froid était mordant. Il fallait se trouver un coin au chaud sinon elle allait mourir gêlée. Tout ce béton, ce ciel gris, ces odeurs mettait à mal le moral de la jeune femme. C'était triste quand même une ville. Il fallait vraiment qu'elle en ai besoin de son café.

Ama n'avait pas remaqué que dans la foule, quelqu'un la suivait. Elle ne regardait pas derrière elle et avec tout ce monde, elle n'aurait surement pas fait attention à la silhouette encapuchonnée qui ne la quittait pas des yeux.
La déesse finit par avoir trop mal à la tête et s'abrita un moment sous le porche d'un palier pour se masser les tempes. Elle devait faire abstraction de tout ce bruit, de tous ces gens qui allaient trop vite sans voir personne. Elle ne vit pas celui qui la suivait la dépasser pour se glisser dans la ruelle juste à côté. Et quand elle passa devant, elle ne s'attendit pas à se faire entraîner dans l'ombre, un couteau sous la gorge.

-Ton fric, princesse!-

La jeune femme ne comprit pas bien ce qu'on lui voulait. Jamais elle ne s'était vu traîtée de la sorte et son mal de tête faisait tout tourner autour d'elle. Quand finalement elle comprit la menace, elle s'offusqua plus qu'elle ne s'effraya.

-Lachez-moi ! Vous ne savez pas à qui vous avez à faire !-

-J'ai dis: Ton fric !-

Ama n'avait pas vraiment le choix. Son pinceau glissa de sa manche et en un élait elle avait dessiné une petite plante grimpante au pied de son agresseur, coincée entre deux dalles de béton. Et d'un geste de la main, la plate se mit à grandir et à s'enrouler autour des jambes de l'homme. Surprit puis affolé, il lâcha son couteau et tenta de reculer. Mais ses jambes immobilisée par le lière restèrent clouées au sol et il s'effondra en arrière.
Une lueur verte somble entourait la main droite de la jeune femme d'un halo scintillant. Elle étendit son bras et le lière s'enroula complètement autour de sa victime jusqu'à l'emprisonner dans un cocon de verdure.
Avisant un escalier de secours plus loin, Ama tendit le doigt et la plante souleva le corps qu'elle enserrait et baillonnait. Elle s'enroula autour de l'escalier, suspendant son cocon à plusieurs mêtres au-dessus du sol. Les yeux de l'homme roulaient comme des billes dans leur orbite sous l'effet de la peur. Quand le halo se dissipa, la plante coupa qu'elle même sa tige pour se résorber puis disparaître, laissant sa victime suspendue dans l'escalier.

-Maintenant tu sais qui je suis.- prononça la jeune femme à mi-voix.

La déesse se retourna vers la sorte de la ruelle et se pétrifia. Quelqu'un la regardait. Et cette personne semblait avoir assistée à toute la scène. Problèmes en vue.
Néanmoins, Amateratsu garda un calme parfait et une expression impénétrable.

Les souvenirs remontèrent avec difficulités. La surprise de s'entendre nommée avait fait froncer les sourcils à la jeune femme. Puis elle reconnu le visage. La voix ne lui était également pas entièrement inconnue. Et finalement elle reussit à remettre le jeune homme dans son contexte. En forêt, alors que le canon d'une arme était braqué sur elle.
Elle jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule quand il lui fit remarquer qu'il faudrait faire descendre le cocon géant. Un air ennuyé se peingnit sur les traits de la déesse.

-Je n'en ai pas vraiment envie. Il l'a cherché, je l'ai avertis. Et puis il ne souffle pas là, il peut respirer et on finira bien par le détacher.-

L'humain n'avait que ce qu'il méritait. Menacer des gens avec un couteau pour leur soutirer de l'argent, ça méritait quand même une punition. Mais elle avait une dette envers Riku.

-Je le fais descendre mais c'est bien parce que tu me le demande.-

Ama tendit deux doigts en direction de la gange végétale et le halo lumineux réapparut. D'un mouvement du poignet elle abaissa ses doigts et le cocon descendit jusqu'à se poser en douceur sur le sol. L'homme prisonnier à l'interieur essayait de s'agiter et de crier mais ne parvait à rien et seul un bruit étouffé montait, chassé par l'air froid.
Ama s'avença, s'accroupit devant l'homme et planta son regard dans le sien. Dénué de toute expression, il était néanmoins chargé d'une menace dissimulée.

-Je te conseille de te reconvertir.-

Et elle posa un doigt sur les lières qui se détendirent et s'estompèrent jusqu'à disparaitre. Le prisonnier se releva d'un bond et s'enfuit en courant sans demander son reste.
Amateratsu revint près de celui qui lui avait sauvé la vie.

-Je ne pensais pas que tu puisse te souvenir de moi. Si l'un de tes frères est dans les parages, je vais devoir m'esquiver bien vite. Moi qui rêve d'un café et d'un croissant...-

Un sourire chaleureux illumina alors les traits de la jeune femme. C'était assez rare de la voir quitter son air neutre et distant.

-Merci pour la dernière fois. J'ai une dette enorme envers toi. Je mets mes pouvoirs à ton service.-

La déesse s'arrangeait pour n'avoir de dette envers personne mais dans ce cas précis, elle ne pouvait faire autrement. Elle était très reconnaissante pour l'aide, même involontaire, que lui avait apportée Riku. Aussi hautaine pouvait elle paraitre, elle savait quand même reconnaitre la valeur des gens et de leurs actes.

Ama acceuillit la proposition avec un regard pétillant. Elle ne se sentait pas en danger avec lui et prit le bras qu'il lui offrait avec un sourire. Elle écoutait attentivement tout ce que Riku lui disait, notant bien chaque information. Elle avait remarqué cette froideur dans la voix de son chasseur. Pas de colère, pas d'emportement. Il lui avait même dit: il faisait ça parce que c'était son métier. La jeune femme avait juste la malchance d'être l'objet de la chasse.
La voix du jeune homme était très agréable à entendre, elle sonnait comme une mélodie apaisante aux oreilles de la déesse louve qui l'associa au bruit des feuillages dans le vent de l'été, un autre son qu'elle appréciait particulièrement.

Ama ne voulait pas contre-dire Riku, il connaissait mieux son frère qu'elle et elle ne devait pas se laisser abuser par la situation dans laquelle alla avait connu le chasseur. Il reussit presque à la convaincre.

-C'est dommage que cetains hommes soient si haineux envers les dieux. Certains d'entre nous font vraiment tout pour semer le chaos mais nous mettre dans un même sac revient à mettre au même plan tous les hommes.-

A l'évocation de son côté artiste, Ama ne put réprimer le sourire qui lui montait aux levres. Jamais on ne l'avait comparée à une artiste.

-Je ne sais pas si ma peinture serait très appréciée par ton frère qui ne semble pas trouver dans la magie une source de beauté.-

La jeune femme sortit une main de sa poche et montra ce qu'elle tenait au creux de la paume: une petite graine. Ama souffla doucement sur la graine et celle-ci se transforma en un soucis violet.

-Ca a beau être moi qui fait ça et depuis tellement longtemps, ça m'emerveille encore. Mais tout le monde ne peut pas aprécier- un sourire en coin étira ses lèvres -C'est le problème de l'art, ça ne touche pas tout le monde.-

Une bourrasque de vent emporta la fleur et la jeune femme replongea la main dans sa poche. Elle frissona en se demandant comment Riku pouvait supporter d'être si peu vêtu avec le froid de canard qu'il faisait. Peut être que vivre en ville endurcissait le corps ?

Le compliement à peine dissimulé au milieu de la phrase fit naître un sourire timide sur le visage de la jeune femme, sourire qu'elle s'efforça de dissimuler. Elle n'avait pas l'habitude de s'entendre complimenter. La référance à Dame Nature la remit plus à son aise.

-Certains m'appellent comme ça, oui. Mais je crois que dans l'imaginaire collectif, on se représente quelqu'un d'autre que moi.-

Le rire quelque peu nerveux confirma que Riku ne devait pas du tout voir Dame Nature comme Ama. La déesse avait déjà cherché à savoir comment les humains voyaient cette incarnation de la vie. Généralement c'était une femme à l'air maternel et tendre.
Plusieur fois Amateratsu avait contempler son refelt en pensant que les hommes devaient être bien déçut en la voyant: elle ne ressemblait pas du tout à ce qu'ils s'imaginaient. Et déçevoir ne lui faisait pas plaisir.

Quand ils arrivèrent au salon de thé, la jeune femme entra avec un frisson d'aise. La température était bien meilleure dedans. Elle suivit le chemin indiqué et s'installa dans un fauteuil confortable. Par fenêtre on voyait la rue pleine de monde, les voitures se klaxonnant dessus et les passants qui resseraient leur cols quand le vent venait chasser la chaleur de leurs vêtements. Décidement, rien ne valait le confort d'n endroit chaud et proteger du vent. Ama pensa à son jardin et sa serre. Son temple était protegé du mauvais temps et il faisait toujours bon. Elle n'avait jamais invité aucun humain à pénétrer cet endroit secret, son dernier refuge, mais souvent elle s'était dit qu'en hiver, les hommes seraient heureux d'avoir des coins de verdures protegés du froid. Comme pour se rappeller le bonheur des campagnes en été.
Quand la serveuse arriva, Amateratsu avait ôté son manteau et déjà choisit.

-Deux grands cafés et deux croissants s'il vous plais.-

A quoi mon faire exentrique quand les choses simples sont bonnes?
Une fois l'employée repartit, la jeune femme posa ses yeux bruns pailletés d'or sur son hôte.

-C'est très gentil de m'avoir invité. A quoi m'as-tu reconnu tout à l'heure ? Quand tu m'as vu, je n'avais pas forme humaine.-

La déesse réalisa seulement à cet instant qu'elle tutoyait le jeune homme depuis le début, comme s'il avaient gardés les moutons ensemble. Généralement cela ne la gênait pas plus que cela mais cette fois elle sentait que ça pouvait passer pour de l'irrespect et s'en mordit la langue.

-Excusez-moi, j'ai pris la mauvaise habitude de tutoyer tout le monde.-

La jeune femme aquiessa avec un petit sourrire.
Elle se mordit interieurement la lèvre quand elle comprit enfin que le sujet de la chasse était un terrain glissant qui ne convenait pas à Riku. Elle se promit interieurement de ne plus l'aborder.
La question la surprit beaucoup. Mais au fond, il est vrai que ce n'est pas une position très courante que celle de déesse plutôt populaire. Ama se laissa le temps de la reflexion pour choisir les mots juste. Entre temps, les cafés et les croissants arrivèrent.

-Je dirais que...Ca me semble naturel. Tu dois trouver ça très prétentieux comme réponse mais je n'ai jamais connu autre chose. D'aussi loin que je me souvienne, il en a toujours été ainsi, je ne connais rien d'autre que cette situation. J'ai quelques souvenir d'enfance assez flou mais déjà à cette époque l'on me révérait. Mes parents me présentèrent aux hommes comme créatrice de vie et dès le début j'ai aiser les hommes dans leur travail de la terre.-

Amateratsu fit une pause. Elle n'avait jamais vraiment pensé à ce qu'elle ressentait quand une foule de paysans et même de gros industriels de l'agriculture venait humblement se mettre à genoux devant son autel pour la prier. Mais pour une personne exterieur, cela devait sembler assez étrange.

-Je ne sais pas comme te l'expliquer...De ton point de vue je doit passer pour une personne très imbue d'elle même pour accepter que des gens me prie. Je ne ressent pas grand chose mais je dois avouer que je me sentirais perdue si du jour au lendemain je n'avais plus aucune visite au temple.-

Un sourire contrit se dessina sur son visage. C'était absurde mais devant Riku elle se sentait un peu honteuse d'être comme ça. Jamais elle ne s'était vraiment attardée sur cette dimension de sa vie qui allait de soi pour elle. Elle avait toujours été "quelqu'un", même sur son île mais jamais elle ne s'était demandé si on la percevait comme prétencieuse ou hautaine et même de cela elle se fichait pas mal.
Mais cette fois ça comptait. Comme si le regard que posait son hôte sur elle avait une valeur particulière. Se sentant la proie d'une attention soutenue, elle sentit une chaleur lui monter au joues. Pour dissiper sa gêne elle remua le contenu de sa tasse du bout de la cuillère.

-Et toi, que fais-tu de tes jours? Tu n'es pas comme tes frères, on sent une...une grande douceur dans tes yeux et ta voix. -

La jeune femme se sentit de nouveau un peu gênée de ce qu'elle venait de dire. Ne trouvant pas le courage de croiser le regard de Riku, elle tourna le sien vers le fenêtre, priant pour que son teint n'ai pas prit une couleur rouge trop visible.
Quelle étrange situation. Jamais on ne s'était adressé à elle comme ça et jamais elle n'avait réagit de la sorte. C'était à la fois effrayant de nouveauté et exitant.

-Il n'y a pas de mal à cela. Ta position est difficile à tenir, je le conçoit facilement.-

Ama avait reposé ses yeux bruns pétillants sur le jeune homme en face d'elle et un sourire tendre s'était dessiné au fur et a mesure qu'il parlait.
Visiblement l'experience l'avait marqué. La déesse admira le courage qu'il fallait pour parler de cela comme d'un fait divers. Elle savait que certains dieux faisaient de leurs fidèles des gardes du corps. A contrario, elle demandait à ses croyants de ne faire aucun geste agressif pour la défendre, d'une manière ou d'une autre. Elle ne voulait pas voir des hommes impliqués dans ses affaires.
Instinctivement elle posa sa main sur la sienne et lui adressa un sourire lumineux qui fit pétiller ses prunelles pailletés d'or.

-Tu as de la chance d'avoir des frères qui veille sur toi. Leur vision du monde n'est pas la tienne mais si Nozomi a fait une exeption pour une déesse, peut-être finira-t-il par comprendre qu'il savoir nuancer ses opinions.-

Amateratsu retira sa main pour prendre sa tasse. Le liquide chaud coulant dans sa gorge la fit frissonner d'aise. Ca lui avait manqué, vraiment.
Elle s'aperçut alors que son mal de tête avait disparût. Bonne nouvelle.
Puis, elle prit un morceau de son croissant qu'elle avala avec délice.

-Il y a certaines choses dans votre monde qui valent vraiment la peine de se déplacer. Peut-être devrais-je demander à ce qu'on m'apporte croissants et café pour me prouver confiance et fidelité ?-

L'idée proprement ridicule lui arracha un éclat de rire. Elle se voyait submergée de café et avec 15Kg de plus à cause de son régime viennoiseries. Quelle belle image, vraiment. Un loup obèse trottant dans la forêt...Pas terrible pour se faire respecter ou admirer.

-En tout cas, ta sauveuse à fait un travail remarquable. Jamais je n'aurais soupçonner ton aventure si tu ne me l'avais pas contée. Je ne sais pas qui aurait pu t'attaquer mais cette divinité est bien lâche. J'espère qu'elle se terrera de honte à l'avenir. Que ce soit pour son geste envers une personne innocente ou sa couardise de n'être pas elle-même venue.-

Le regard de la déesse se perdit un instant dans le vague. Elle aurait dut avoir des frêres et soeurs. Elle était la 4eme tentative de ses parents d'avoir un enfant. Fille unique. Et à présent orpheline. Ses parents évaient été fauchés par la mort peu de temps après la disparition de l'île. Les premiers hunters étaient alors plus des hommes effrayés et enragés que de véritables chasseurs de métier mais c'étaient bien eux qui avaient mis fin à la maîtresse des plantes, mettant sa fille au premier rang.
La jeune femme revint à l'instant présent, accrocha un sourire à ses lèvres et répondit simplement:

-Non, je suis seule.-

Elle aurait put s'étendre, raconter, elle aurait pu dire "non, je n'ai pas de famille" mais alors cela aurait supposé qu'elle avait peut être des amis. Ce qui n'était pas réellement le cas.
Elle connaissait des divinités mineurs qui relayaient son pouvoir en son nom mais personne qui puisse ressembler à un ami. Pas d'amour non plus dans sa vie. Ellle n'avait pas assez fréquenté les dieux pour s'enticher de l'un d'eux et ne se mêlait pas assez aux hommes pour dévoiler son coeur.
Cette solutide, elle avait finit par s'y faire. Rien ne l'atteingait mais elle ne pouvait rien atteindre. Ca lui avait causé beaucoup de chagrin une cinquantaine d'années auparavant mais elle avait finit par comprendre que la vie allait ainsi.

-Moi qui fais naître la vie, je ne partage celle de personne.- murmura-t-elle simplement, plus pour elle même que Riku.

La jeune femme faisait tourner sa tasse entre ses mains d'un air rêveur quand la serveuse revint et lui en redonna une pleine. Ama leva le nez de la table et vit alors de regard furtif que posa la jeune fille sur Riku.
Un sourire amusé illumina le visage de la déesse.

-Je crois que ton physique avantageux vient de faire mouche. Tu lui plais je pense.-

Elle désigna du regard la serveuse qui était repartit et prenait une commande d'un air un peu deçut.

[désolée, c'est un peu short =S]

Ama eu un sourire amusé quand elle vit la gêne de Riku. Il ne devait pas s'entendre dire souvent qu'il était plaisant à regarder. En même temps, avec deux frères qui ne pensent qu'à la chasse et des journées entières cloitré dans une demeure, ça ne devait pas être monnais courante.
La jeune femme bu son café avant d'entamer son deuxième croissant. Elle réflechis quelques secondes sur ses paroles à propos de la solitude.

-Je crois que malheureusement, on s'y fait. Ai-je vraiment le choix après tout ?-

La déesse ouvrit des yeux étonnés quand le jeune homme lui tendit un portable. Jamais elle n'avait pensé à utiliser un moyen technique humain. Elle prit l'objet enter ses doigts, le fit tourner une ou deux fois dans sa paume, le regarda sous tous les angles. Elle n'en avait jamais tenu un et même si elle connaissait leur fonctionnement, en avoir un à elle était assez étrange. Mais un sourire illumina son visage: maintenant elle avait quelqu'un à appeller, une personne avec qui parler. Elle posa un regard brillant de reconnaissance sur Riku. Cet objet avait bien plus de valeur que toutes les offrandes du monde.
Revenant à ce qu'il avait dit sur les filles qui ne supportaient pas les relations sans contact, Ama eu un air plus serieux.

-Mmmh, c'est vrai que c'est difficile pour pas mal de monde. Mais imagine mon cas: je suis à moitié louve, tatouée à vie, j'ai des adorateurs à tir larigo, je sillonne forêts et campagnes jours et nuits pour assurer la prospérité aussi loin que possible. C'est un boulot à plein temps qu'être déesse. Qui voudrait de ça pour petite amie ? Toi tu peux toujours sortir même si tu es surveillé. Et tu peux t'arranger pour inviter une personne en douce.-

Ama n'avait jamais vraiment pensé à sa situation amoureuse par manque de temps et surtout parce que jamais personne n'avait retenu son attention de façon particulière. Mais à y regarder de plus près, il lui serait difficile de se trouver un compagnon. Elle ne fréquentait pas les autres dieux mis à part ceux qui était ses "subalternes" et leur rapport étaient simplement courtois et professionnels. Les humains qu'elle fréquentaient étaient tous des fidèles aussi lui était-il difficile de leur trouver quoi que ce soit. D'autant qu'elle se contentait d'échanger quelques paroles, jamais de les connaitre vraiment.
On ne cherchait pas à la connaître aussi n'avait-elle jamais essayé de connaître personne.
La vie humaine était finalement bien plus simple. Même Riku, dans sa situation particulière, pouvait entretenir une relation dans des conditions plus simples qu'elle.

-Pour te dire jusqu'où va ma totale ignorance du rapport aux autres et encore plus du rapport amoureux: je ne sais pas comment je suis perçut par les gens. En dehors de mes fidèles je veux dire. Ni physiquement ni interieurement. Ca te donne toute l'étendue de mes rapports sociaux.-

La jeune femme ne pu s'empêcher d'en rire. Au fond c'était plutôt tragique d'avoir une vie sociale aussi vide mais avec du recul, on pouvait en rire. Elle qui était si reconnue et admirée, elle était seule dans sa cage dorée. Qu'elle ironie. Mais si cette situation était regrettable, elle ne pouvait rien y changer. Elle n'avait pas le temps de sortir à la rencontre des autres. Elle ne pouvait que laisser ses portes grandes ouvertes. Au moins elle ne ratait jamais de rendez-vous.

Ama eu un air un peu triste qu'elle transforma en son habituel attutide neutre. Elle n'était pas pour les démonstration de tristesse ou de déception. Elle inspira profondement et accrocha un sourire peu convaincant sur son visage avant de répondre:

-Crois moi si tu veux mais j'ai déjà essayé de me lier avec des gens. Et ceux qui viennent au temple sont les premiers auquels j'ai pensé. Mais c'est différent. Il faudait que tu vois la lumière dans leurs yeux. Ce n'est pas comme être la patronne d'une célèbre maison de couture où tout le monde rêverait de travailler. Il n'y a que les enfants qui me voient d'une façon qui me convient mieux, un peu comme une grande soeur ou un mère. Mais ce sont des enfants. Ceux qui me prient me sont entièrement dévoués mais ne me voient pas comme une personne. Simplement comme une déesse.-

La jeune femme avait du mal à exprimer son sentiment. Les gens la voyait grande et inaccesible. Elle veillait sur eux comme une mère sur ses enfants. Mais il ne voyait pas la femme derrière l'image de la déesse. Et cette barrière instaurée par sa propre mère dès sa naissance, elle ne pouvait la faire ployer.
Mais cela était fait ainsi, elle ne se plainait pas. Elle n'était plus triste. Parfois elle regrettait mais ne s'attardait pas. Le silence de la solitude ne lui pesait pas tant que cela car elle prenait garde à s'entourer de la vie partout où elle allait.
Mais à cet instant, elle devait reconnaître qu'être assise en compagnie aussi agréable, une parmis tant d'autres et à parler de choses et d'autres sans vraiment penser à la suite, c'était très agréable. Elle pourrait s'y faire facilement et d'ailleurs elle sentait qu'au moment des au revoir elle aurait du mal a laisser partir ces moments, même si d'autres pouraient se profiler à l'horizon.
Ama secoua la tête comme pour sortir d'un rêve, agitant la cascade de cheveux blancs qui lui tombait sur les épaules.
C'était vrai, elle n'avait pas à se soucier de son image puisqu'elle ne savait pas vraiment comment elle était perçut. c'était un avantage indéniable. Un sourire, un vrai, se redessina sur ses lèvres et elle replongea son regard dans celui de Riku en signe de reconnaissance pour cette vision des choses qu'il venait de lui offrir.

En l'entendant parler de venir au temple, Amateratsu sentit la joie se dessiner en une expression ravie sur ses traits. Elle ne se laissa pas abattre par l'air déprimé du jeune homme et prit ses deux mains dans les siennes, les yeux brillants de joie, l'air aussi ravie qu'une enfant le jour de Noël.

-C'est vrai ? Tu viendrai me voir ? Ca me ferait plaisir, vraiment ! Je pourrai te montrer mon jardin si tu le souhaite. Personne n'y est jamais entré, c'est mon petit chez moi mais j'en suis très fière, j'aimerai que tu me dise si ça te plais. Ce serai un grand plaisir de te reçevoir.-

Ama réalisa alors qu'elle s'emballait un peu. Mais jamais elle n'avait invité d'humain chez elle. Son temple comportait une partie secrete, cachée par magie aux yeux de tous. C'était là qu'elle vivait, c'était son chez elle avec sa serre, son jardin, ses appartements, sa chambre, tout. Elle avait déjà reçut des dieux dans son jardins et peut-être une fois avait elle convié quelques fidèles lors d'un évenement important mais c'était comme si le PDG d'une entreprise reçevait dans son salon des employés zelés. Ce n'était pas comme accueillir un ami et lui faire visiter.
La déesse était très fière de son jardin dans le triclinium. Il était entièrement fait de son pinceau et avait demandé beaucoup de temps. C'était un endroit particulier qu'elle voulait montrer à Riku. Il devrait s'y plaire, lui qui passe tout son temps enfermé et pas forcement très détendu.

-Ne t'en fais pas pour tes frères, ils n'attaqueront pas le temple, ils ont un certain respect tout de même. Et puis si tu arrive a sortir du QG, je pourrai peut-être t'aider...Enfin si tu veus venir bien sur.-

Ama admirait beaucoup le courage dont faisait preuve son hôte pour vivre une telle situation: pas le droit de se lier avec les dieux et chassé de ses derniers pour les actes de ses frères, obligé de resté enfermé toute la journée, mit en danger où qu'il soit, que ce soit par l'un ou l'autre des camps.
La jeune femme ressera un peu son étreinte avec un sourire encourageant. Si elle pouvait lui insuffler un peu plus de courage par ce simple contact, elle le ferait volontié, ne serait-ce que pour manifester son soutient.

La jeune femme se laissa aller contre le dossier de sa chaise, un sourire paisible sur les lèvres. Quel dommage que la vie soit parfois si compliquée. Mais peut-être était-ce pour qu'elle soit pimentée justement ?

-En tout cas si tu as l'intention de me rendre visite, préviens moi à l'avance, que je fasse un brin de ménage.- ajouta-t-elle avec un sourire en coin.

Le café commençait à se remplir de monde. La déesse regardait chaque nouvel arrivant avec une étincelle de méfiance. Qui sait si tous ces gens n'étaient pas des chasseurs et qu'une fois au complet ils ne se retourneraient pas vers elle en braquant chacun une arme. Elle serait dans de beaux draps tiens. Que ferait-elle ? Elle pourrait s'enfuir sous sa forme loup et disparaitre quelque part avec le pourcentage de chance minimal de s'en sortir, bien sur. Elle pourrait aussi prendre Riku comme bouclier le temps de s'enfuir. Mais cela reviendrait à le trahir, elle ne pourrait pas.
Ama chassa toutes ces pensées d'un battement de cil. Il n'y avait pas de raisons de s'inquieter, personne ne lui voulait de mal ici. Elle reporta de nouveau son attention sur le jeune homme en face d'elle:

-Tu as des frères très aimants en tout cas. Tu leur a déjà parlé à propos de ton enfermement ? Même pour ton bien ? Peut être que si tu leur disait ta façon de penser, ils la respecteraient puisqu'ils t'aiment tant. Tu pourrais alors voir qui tu veux et sortir quand tu veux. Non ?-

La jeune femme ne souhaita rien commander de plus, la gourmandise ne pouvant même plus être poussée plus loin. Elle refusa poliment mais invita son hôte à se resservir sans faire attention à elle. Elle pouvait très bien restée ici encore un moment sans rien consommer.

-Je crois que de toute façon, je ne me sentirais pas très à l'aise dans un bâtiment grouillant d'hommes qui souhaitent ma mort.-

Amateratsu baissa les yeux sur le fond de café qu'il restait dans sa tasse et le finit. Elle ne mettrait jamais les pieds au QG des hunters, sauf si elle était capturée parce qu'y entrer de son plein gré revenait à se trancher la gorge.
Au moment où elle levait les yeux de nouveau, un homme de haute taille entra dans la café. Il balaya la salle du regard et s'arrêta sur Ama, la fixant intensement. La jeune femme lui répondit avec un regard furieux et l'homme alla s'assoir au comptoir. La jeune femme ne le quittait pas des yeux. Il ne lui inspirait pas confiance celui-là. Mais peut-être était-ce de la paranoïa...

Ama haussa les épaules et abandonna le nouveau venu pour revenir à Riku. Un homme grincheux, ca arrive. Ca ne veux pas dire pour autant qu'il veut votre mort. Celui-là ne dégageait rien de spécial, il ne semblait pas être un dieu. Et il s'était mit dans le mauvais coin pour tirer au cas où il aurait été chasseur. La jeune femme ne le reconnaissait pas aussi ne pouvait-il pas être un fidèle, du moins pas un régulier. Et avec une mine aussi patibulaire, elle ne l'aurait surement pas oublié.

-Non, je ne viens pas souvent. Très rarement même. Trop de bruit, trop de gens, trop d'odeurs et pas très agréables en plus. Ca me donne souvent des maux de tête effroyables. Et tout ce béton, cette grisaille...Et l'indifférence des gens, l'agitations, le stress. C'est infernal de vivre ici, je ne sais pas comment vous faite à vrai dire.-

Amateratsu devait avouer que même si elle pouvait déplorer sa solitude, elle appréciait grandement le calme et la sérénité de sa forêt. Ca lui arrivait souvent de s'arrêter et d'écouter le silence ponctué de tous les bruissements silvestres. C'était une musique autrement plus reposante que la cacophonie des klaxons furieux. Mais peut-être qu'avec de l'habitude elle pourrait s'y faire. Sauf qu'elle ne pourrait plus courir sous forme de louve et ça, c'était presque vital. Comme le fumeur à besoin de sa cigarette, Ama avait besoin de sentir la fourrure la recouvrir, son centre de graviter se stabiliser plus près du sol, ses muscles se retracter pour devenir ceux d'un loup, puissants et rapides. Son flair et son ouïe devenaient presque infaillibles et sa vision devenait perçante. Elle était alors autant à sa place en forêt qu'une molécule d'eau dans la mer. Et courir, courir entre les troncs avec le vent qui vous siffle aux oreilles et le bruit étoufflé de vos pas qui resonne derrière vous, c'était une sensation de liberté difficile à égaler sous forme humaine.
La jeune femme ne savait pas si elle était habitée par un esprit loup ou si c'était simplement un pouvoir complémentaire venu du plus profond de sa famille mais elle adorait ce don.
Elle posa un regard malicieux sur Riku, accompagné d'un sourire.

-En quoi te transformerais-tu si tu avais le choix ?-

La jeune femme sourit. Les grands félins attiraient beaucoup les humains de par leur grâce et leur noble attitude. La panthère des neiges se caractèrisait par sa fourrure grise épaisse et mouchetée de noir, sa queue remarquablement longue et touffue et sa grande taille. Habitante des contrées enneigées, elle était plutôt discrete.

-C'est un bon choix. Pour ce qui est de la tranquillité de l'habitat en tout ca, rien a redire. On ne risque pas de venir t'embeter à 5000 M d'altitude.-

La déesse quand à elle ne pouvait que se féliciter de devenir louve. C'était un animal certes moins exotique mais tout à fait surprenant. Sa vue, son ouïe et son odorat surtout étaient particulièrement développées, son sang divin lui conférait une rapidité hors normes et une force peu commune. Elle comprenant ses confrères et goûtait à une liberté neuve sous sa forme lupine. Elle plaignait parfois les hommes de ne pas connaitre un bonheur aussi simple et complet.
Ama finit le fond de sa tasse et jeta un oeil dehors. Il commençait à faire sombre et le vent forcissait. Il allait être temps de se préoccuper de trouver où loger pour la nuit.
N'ayant pas vraiment d'adresse recommandée, elle savait néanmois qu'elle ne dormirait bien que dans un grand hôtel. A quoi bon venir en ville si c'est pour loger dans un Môtel de banlieue qui grince de partout ? Elle avait les moyens, autant en profiter.
Sans se tourner vers Riku elle lui demanda où elle pourrait bien trouver la chambre tant désirée.

-Je suis sûre que tu connais un ou deux hôtels en ville qui pourraient me convenir et où les chasseurs ne descendent pas trop souvent- ajouta-t-elle avec un sourire en coin.

Elle se voyait déjà sortant en peignoir de la salle de bain et découvrant sa chambre envahit de tireurs d'élite pointant chacun un lasez rouge sur sa poitrine. Petit malaise. Et un bond par la fenetre depuis le 15eme étage, pas génial pour la santé. Surtout par ce temps et en pleine nuit.
La jeune femme commença à remettre son manteau sans oublier le portable qu'on lui avait offert. C'était toujours aussi étrange d'avoir cet objet en sa possession mais elle finirait par s'habituer. Elle se prépara aussi mentalement à retrouver le froid et le bruit de l'exterieur. Quoi qu'avec tout le monde qui était rentré dans le café, c'était assez bruyant à présent.
L'homme du comptoir avait disparut.

Ama sortit en même temps que son hôte. Un frisson lui parcourut le corps quand une bourasque la prit par surprise. Maudit vent qui ne voulait pas tomber! La jeune femme ressera les pans de son manteau sur elle et grommela interieurement de ne pouvoir se transformer à cet instant. Son pelage lui aurait tenu bien chaud au moins et elle aurait pu courir a son hôtel. Se serrant le plus possible contre Riku qui lui avait donné son bras, Ama cherchait de la chaleur par peur de mourir gêlée avant d'avoir pu sauter dans une baignoire bien brûlante.
Temps de chien. Et tiens, justement, son compagnon y faisait référance.

-Chien errant...Dans ta bouche ca sonne si mal. Les hommes n'aiment pas beaucoup les chiens des rues je crois. Pourtant ce sont en général de braves bêtes qui n'ont pas eu de chance et à qui on en laisse aucune. Ce sont des fortes têtes aux caractères bien trempé et à la santé robuste pour survivre dans vos villes si sombres et si froides...-

A cet instant Amateratsu leva les yeux comme pour illustrer ses propos: les gratte-ciel masquaient presque entièrement le ciel qui avait la couleur du plomb. Le vent sifflait entre ces hautes tours d'acier et de béton, arbres morts géants d'une forêt sans âme ni visage.

*C'est triste quand même la ville...*

La jeune femme s'arracha à sa contemplation du ciel qui tournait au noir pour suivre Riku. La proposition lui tira un large sourire reconnaisant.

-Merci beaucoup, c'est vraiment gentil. C'est vrai que je ne connais pas encore assez les quartiers pour être certaine du chemin à prendre.-

Les rues s'étaient vidées. Les gens rentraient chez eux, il se faisait tard et le temps ne faisait qu'empirer. Ce serait la tempête dans quelques heures. Plutôt rare en ville pourtant. Ca devait être violent en campagne pour que la météo soit aussi dégradée en ville. Ama pensa un instant qu'un feu pouvait s'allumer ou des arbres foudroyer...Elle devrai aller inspecter tout ça dans les jours à venir. Puis ses inquiètudes se portèrent sur Riku.
Seul et aussi peu vêtu, il allait attraper la mort. Et le temps qu'il l'accompagne et qu'il rentre à la base, la tempête battrait son plein et la nuit serait entièrement tombée. La déesse ne pouvait pas le laisser prendre autant de risques.

Finalement ils arrivèrent devant l'hôtel indiqué. Le vent n'avait cessé de s'intensifier et il soufflait à présent sans discontinu, écrasant les énormes gouttes de la pluie qui s'était mise à tomber avec violence sur le bitume et les rares passants. Ce fut un soulagement de pouvoir enfin se mettre au chaud et au sec dans le hall d'entrée.
La jeune femme jeta un oeil à la ronde: c'était comme Riku l'avait dit, coquet et douillet. Sans avoir des dimentions faramineuses, l'hotel était de belle taille et pourtant on s'y sentait très entouré, un peu comme dans un cocon moelleux. C'était déléctable, surtout après l'intempérie à l'exterieur.

- Je vais nous prendre des chambres - annonça la déesse d'un ton décidé.

Il était clair qu'elle n'allait pas laisser le jeune homme repartir. Autant le tuer à l'instant. Sans attendre de réponse, favorable ou non, elle se dirigea vers l'acceuil avec un sourire charmeur.
La jeune fille de l'autre côté du comptoir massif et vernis lui rendit son sourire et lui lança un regard interrogatif.

-Deux chambres simples s'il vous plais.-

-Je peux vous mettre dans une seule si vous le souhaitez.-

-Oh non, non merci, deux séparées je vous pris.-

-Très bien. La 206 et la 207 aux 5eme étage. Les lits sont doubles mais c'est comme ça dans tout l'hôtel. Pour combien de temps ?-

-Au moins cette nuit et peut-être que je rélongerai la réservation de l'une des deux demain matin.-

-Très bien madame. Voila vos clé. Le dîner est servit à 20h30 et le petit déjeuner à lieu de 7h00 à 11h00. Il existe un service d'étage. Composez le 22 pour commander. Très bonne soirée à vous deux messieurs-dames.-

La jeune fille tendit les clés à Ama avant de s'éclipser en silence par la porte de service, surement appellée à d'autres tâches.
La déesse n'avait pas vraiment compris cette histoire de vouloir donner une chambre mais elle avait fini par avoir ce qu'elle voulait, c'était le principal. Deux chambres face à face avec salle de bain entière. Elle pouvait bien se payer ce luxe une fois de temps en temps.

Revenant vers Riku, Ama lui tendit les clés de la 207 avec un sourire serein. Tout deux étaient trempés jusqu'aux os et elle se retenait à grands peines de grelotter. Elle était trop fière pour laisser parraître qu'elle avait froid à ce point.

-Votre chambre mon cher. Et pas d'histoire. Tu ne vas pas me dire que le temps est idéal pour rentrer chez toi quand même? Ton frère peut comprendre ça et je suis certaine qu'il préfèrerait te savoir au chaud et en sécurité que dehors.-

La jeune femme tourna les talons sans se départir de son sourire quand quelque chose vint faire tilt. Elle lanca un regard par dessus son épaule et demanda:

-Pourquoi tu a eu l'air si...étonné quand je t'ai demandé un hôtel ?-

Elle avait relevé la réaction qui, bien que discrète, avait attiré son attention et surtout sa curiausité. Elle n'avait pourtant rien dit qu'il ne faille...Ou du moins c'était ce qu'elle pensait.